mardi 15 juin 2010

MALACHIE : INTRODUCTION

1. Position du livre :

Par la position qu’il occupe dans le canon biblique, le livre du prophète Malachie doit retenir notre attention de manière particulière :

a. Il est le dernier livre de l’Ancien Testament, celui qui, en quelque sorte, récapitule et conclut tout ce que Dieu a à dire à Israël, le peuple qu’Il a choisi.

Le livre de Malachie, nous le verrons, est un rappel condensé de tous les grands thèmes développés par les prophètes :

- c’est un rappel du statut particulier qu’occupe Israël, le peuple de Dieu : un peuple choisi par Dieu : Mal 1,2
- c’est un rappel des obligations qu’entraîne pour Israël, et surtout, ses prêtres, ce statut particulier : Malachie 1,6 ; 2,1
- c’est un rappel de la place que doit occuper la loi dans le culte rendu à Dieu par Son peuple : Mal 2,7

Outre le fait qu’ils sont les porte-paroles de la pensée de Dieu pour les hommes de leur temps, le message de tous les prophètes s’aligne sur les 3 principes énoncés par Moïse, à la conclusion de la promulgation de la loi :

- l’obéissance à la loi mène à la bénédiction : Deut 28,1 à 14

- la désobéissance à la loi conduit à la malédiction : Deut 28,15 à 68

- la repentance apporte la restauration : Deut 30,1 à 10

b. En tant que dernier livre de l’Ancien Testament, il est le livre qui précède les Evangiles.

Par la position qu’il occupe, le livre de Malachie est, pourrait-on dire, un livre charnière. Il a, à la fois, un pied dans l’Ancien Testament, mais il introduit déjà le Nouveau, par l’annonce qu’il fait de la venue imminente du messager préparant la venue du Seigneur : Mal 3,1

Après Malachie, la seule voix prophétique qui se fera entendre en Israël sera celle de Jean-Baptiste, le précurseur de Jésus : Marc 1,2. Le livre de Malachie place désormais le peuple de Dieu dans un contexte d’attente : celle de la venue imminente du Messie promis à l’humanité : Gen 3,15 et à Israël en particulier : Deut 18,18-19 depuis si longtemps. Parce que nous chrétiens vivons dans le même contexte, celui de l’attente du retour de Christ, le livre de Malachie est porteur pour nous aussi de messages importants.

2. Présentation du livre :

Si Dieu inspire chaque prophète et se révèle à lui : 2 Pierre 1,21, c’est de manière personnelle que chacun d’entre eux a traduit dans les mots et le style qui lui convenaient le message dont il était le porteur. Le procédé particulier suivi par Malachie est le dialogue fictif entre Dieu et Son peuple.

Le livre de Malachie suit ainsi du début à la fin un même processus : un jeu de reproches adressés par Dieu suivi d’un argumentaire de réponses fait d’affirmations, de plaintes et de demande d’explications. Il exprime à la fois le mécontentement de Dieu à l’égard du peuple et celui du peuple à l’égard de Dieu. Malachie parle comme avocat de Dieu et accusateur du peuple. Le découpage du dialogue se repère facilement par le fait que les mêmes expressions en introduisent les différentes parties :

1ère reproche : Mal 1,2 : je vous aime… mais vous dites : en quoi…

2ème reproche : Mal 1,6 : un fils honore son père… mais vous dites : en quoi…

3ème reproche : Mal 1,11 : en tout lieu on offre de l’encens pour mon nom… mais vous dites : Mal 1,12-13

4ème reproche : Mal 2,13 : vous couvrez l’autel de Dieu de vos larmes… et vous dites : Pourquoi : 2,14

5ème reproche : Mal 2,17 : vous fatiguez le Seigneur par vos paroles et vous dites…

6ème reproche : Mal 3,7 : revenez à Moi et vous dites…

7ème reproche : Mal 3,8 : Oui, vous me frustrez… et vous dites.

8ème reproche : Mal 3,13 : Vos paroles ont été dures et vous dites : v 13 et 14

3. Présentation de l’auteur et époque de rédaction :

Outre son nom qui signifie « Messager », nous ne connaissons rien de personnel sur l’auteur du livre. A cause des références répétées qu’il fait aux prêtres et au service qui se fait dans le temple, et la similitude des péchés qu’il dénonce avec ceux de l’époque d’Esdras et de Néhémie (les divorces des prêtres et leur union avec des étrangères : Esdras 9 et 10), Malachie est un prophète qui se situe dans la période postérieure à l’exil, après que le temple ait été reconstruit.

Après l’enthousiasme et l’engouement des premiers moments, Israël était retombé dans un culte tiède et formaliste un peu semblable à celui que le Seigneur dénonce pour l’Eglise de Laodicée : Apoc 3,15-16. Tel est le contexte spirituel dans lequel il faut entendre le message du livre.


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