vendredi 6 septembre 2013

Sophonie 3

V 1 à 4 : malheur à Jérusalem

Que Jérusalem ne se réjouisse pas en voyant le châtiment atteindre ses ennemis de toujours ! Le juste Juge qui pèse les actions de chacun ne saurait laisser impuni ses crimes ! Si Ammon et Moab ont été jugés en raison de leurs liens naturels avec le peuple de Dieu, combien le mérite davantage Jérusalem, elle qui a été l’élue du cœur de Dieu. Appelée à être sainte, la ville ne porte plus rien en elle des traces de sa vocation. Comme les autres, elle est devenue rebelle, cruelle et impure. Bien que propriété de Dieu, elle ne manifeste à Son égard ni soumission, ni foi. Ses responsables, les premiers, se sont corrompus. Au lieu de le protéger, ses chefs sont devenus les prédateurs du troupeau qui leur a été confié. Il n’y a plus de fiabilité chez ses prophètes : à la place de la parole et des visions de Dieu, ce sont des visions de leur propre cœur dont ils se font l’écho. Quant aux prêtres, ils ont perdu complètement le sens du sacré. Descendants d’Aaron, ils sont devenus disciples des fils d’Eli que Dieu condamna avec sévérité : 1 Samuel 2,12-17.22.34.

A quiconque il a été beaucoup donné, il sera beaucoup demandé, a dit Jésus : Luc 12,47. Ce principe qui guide le jugement de Dieu ne s’applique pas qu’aux individus. Il concerne aussi les peuples, et en particulier le peuple de Dieu. Les dirigeants des peuples doivent le savoir : ils sont aux yeux de Dieu les premiers responsables de l’égarement et de la corruption dans lesquels vivent les multitudes qui leur sont confiées. Au jour du jugement, il sera davantage demandé aux serviteurs de Dieu qu’aux membres au sujet de l’état dans lequel Dieu trouvera le troupeau duquel ils avaient la direction. Que Dieu nous donne conscience à chaque instant de la redevabilité de notre enseignement comme des positions que nous prenons dans notre service.

V 5 : le Seigneur hors de cause

Lorsque des enfants sont rebelles et indisciplinés dans une famille, on s’interroge en premier sur l’éducation que leur ont donnée leurs parents. Ont-ils été à la hauteur de leur devoir et de leur responsabilité ? Le même parallèle pourrait être fait avec le peuple de Dieu. L’état dans lequel se trouve Israël et ses chefs ne serait-il pas dû à des carences de la part de Dieu ? Un tel propos, affirme Sophonie, va à l’encontre des faits. Il n’y a aucun matin, dit le prophète, où l’Eternel aurait manqué à Son devoir envers Son peuple. Dès le matin, comme le dit aussi Jérémie, l’Eternel a envoyé vers Son peuple Ses prophètes qui n’ont cessé de lui rappeler Ses voies, Ses préceptes, Ses commandements : Jérémie 7,13.25 ; 25,3-4. Mais, déplore le prophète, ils n’ont pas écouté : Jérémie 25,4 ; 26,5 ; 29,19. Chaque matin, tel un père attentionné, Dieu a produit Ses jugements pour avertir Son peuple du danger qu’il y a pour lui de s’écarter de Ses voies. Mais celui-ci ne connaît pas la honte. Il n’éprouve ni regret, ni culpabilité, ni remords pour sa conduite. Il n’apprend rien des leçons que Dieu lui enseigne, des malheurs qui arrivent aux autres pour les mêmes fautes.

Quoi qu’on ait à traiter comme situation de malheur dans une vie, n’oublions jamais que celle-ci ne peut résulter d’un manquement divin. Ce n’est jamais par défaut de lumière que nous glissons dans les ténèbres. Nous récoltons, par contre, souvent ce que nous avons semé, parfois depuis des années. Nous sommes si endurcis de cœur que ce n’est que lorsque nous sommes face aux conséquences désastreuses de nos actes que nous sommes prêts à écouter. Souvent, il faut le dire, le malheur est le seul langage que nous comprenions. Que Dieu pardonne la dureté de nos cœurs et la surdité dont nous faisons preuve trop souvent à l’égard de Ses avertissements !

V 6 à 8 : Si seulement…

Après Sophonie, c’est l’Eternel Lui-même qui prend la parole. Sophonie a servi d’avocat à Dieu. Il a voulu qu’aux yeux de chacun la justice de Dieu soit établie clairement. Dieu n’est en rien coupable de l’état lamentable dans lequel se trouve le peuple de Dieu. Sophonie a été dans son rôle. Si c’est une chose de parler au nom de quelqu’un, c’en est une autre, sous l’angle de la vérité, lorsque c’est cette personne elle-même qui s’exprime. Quel que soit le sujet, la parole dite par le concerné pèse toujours plus fortement que celle exprimée par ses porte-paroles. S’il était juste que Sophonie le fasse, Dieu ne prend pas Sa propre défense. Ce qu’Il exprime est à la fois le souhait de Son cœur pour Israël et Sa souffrance. Le souhait du cœur de Dieu est qu’Israël apprenne des jugements sévères qui ont frappé les nations. Ses jugements témoignent du caractère destructeur de Sa colère lorsqu’elle s’exprime. Là où la colère de Dieu passe, il ne reste rien : ni villes, ni royaume, ni êtres humains. La colère de Dieu exprime à sa juste hauteur Sa haine du mal. Elle n’est ni démesurée, ni incontrôlée. Elle révèle la sainteté de sa nature, Son aversion absolue pour le péché, l’iniquité, l’injustice. Elle a pour objet, lorsqu’elle s’exprime, d’inspirer la crainte, d’avertir.

Là est la souffrance de Dieu. Israël a beau avoir sous les yeux le spectacle désolant des peuples que la colère de Dieu a ravagés : il n’apprend rien. Au contraire ! Plus Israël est repris, plus il se hâte de se pervertir. N’apprenant pas, il s’endurcit. L’obstination d’Israël, son entêtement à persévérer dans ses voies mauvaises blesse le cœur de Dieu. Ils lui arrachent de profonds soupirs. Car le désir de Dieu n’est pas de juger Israël, mais de l’épargner. Ce que Dieu souhaite pour lui n’est pas de l’ordre de la colère, mais de la communion. En rapportant les pensées intimes de Dieu, Sophonie se fait l’écho d’Esaïe qui a perçu le même son de voix : Esaïe 48,17 à 19.

Sophonie comme Esaïe nous rappellent qu’il y a deux façons de présenter la vérité qui touche à Dieu. La première est d’en parler au travers de la connaissance que nous avons de Ses attributs. C’est l’aspect extérieur de la vérité qui Le concerne. La seconde est d’être si proche de Lui que l’on entend en quelque sorte les battements de Son cœur. Cette seconde nécessite une proximité semblable à celle que connut Jean, le disciple bien-aimé de Jésus : Jean 13,23. Tous les témoins de Dieu, Ses serviteurs, aspirent à communiquer ce qui est juste à Son sujet. Ils le feront bien s’ils s’appuient sur la connaissance qu’ils ont de Ses attributs. Cependant seul celui qui vit dans l’intimité de Dieu est capable de transmettre, dans une situation précise, les pensées et les sentiments de Son cœur. Que Dieu me donne de chercher une telle proximité avec Lui !

V 9 et 10 : effets du jugement sur les peuples

Si le jugement de Dieu est nécessaire, il n’est pas une fin en soi. Bien que le jugement occupe une large part dans les événements qui touchent à la conclusion de ce monde, son histoire ne se termine pas avec lui. La note finale n’est pas dramatique, mais joyeuse. Le projet de Dieu ne se conclut pas par l’échec, la mort, la destruction, mais par  la réussite, la louange, la communion. Prophète du jugement et du jour de la colère de Dieu, Sophonie ne s’arrête pas à eux. Il discerne, au-delà de leur exercice, les fruits heureux qu’ils porteront parmi les nations. Le jugement est un feu purificateur. Il opérera dans le cœur et l’esprit des peuples une transformation radicale. Saisi par la crainte qu’Il leur aura inspiré, les peuples invoqueront Dieu, Le serviront et Le célébreront avec des lèvres pures. Ses adorateurs, originaires de toutes les nations viendront à Jérusalem pour Lui apporter dans la joie et la reconnaissance leurs offrandes. Sur toute la terre, il n’y aura alors qu’un seul culte, qu’un seul nom prononcé avec amour par toutes les bouches : celui de Dieu, le Dieu d’Israël.

Alors que Jésus quittait Ses disciples, Il leur donna l’ordre d’aller vers toutes les nations pour faire de leurs gens Ses disciples : Matthieu 28,16 à 20. Les Actes des apôtres nous témoignent des efforts entrepris pour la réalisation de ce mot d’ordre du Maître. L’Evangile va croissant et pénètre de plus en plus dans des contrées où le nom de Jésus n’est pas encore connu : Colossiens 1,6. Vingt siècles plus tard, l’ordre de mission de Jésus n’est toujours pas réalisé. Pire ! Certains pays, où l’Evangile s’est implanté de bonne heure, lui ont fermé la porte. Ce que l’Eglise n’a pu accomplir, le jugement de Dieu le fera. Le jugement n’inaugure pas la fin du monde, mais la réalisation intégrale du dessein de Dieu pour les nations : leur conversion et leur adhésion à Sa Personne. Ne soyons donc pas troublés par les temps difficiles qui viennent. Ils précèdent les temps les plus heureux de l’histoire. Soyons en avance sur elle : dès maintenant, adorons Dieu, servons-Le et apportons Sa Parole à tous les peuples. Ne cessons pas de prier la prière que Jésus a enseignée à Ses disciples : Notre Père ! Que Ton nom soit sanctifié, que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel : Matthieu 6,9-10. Levons nos têtes ! Le temps de l’exaucement de cette prière arrive !

V  11 à 13 : le reste d’Israël

Jour d’effroi et de purification pour les nations, le jour de la colère de Dieu le sera aussi pour Israël. Car Israël autant que les nations a besoin d’être purifié. De son sein doit aussi être arraché tout ce qui offense Dieu. Le péché du peuple de Dieu, sa vanité ne sont pas plus supportables aux yeux de Dieu que celui des autres peuples. La purification d’Israël n’a pas pour objet de le détruire, mais de le mettre dans les conditions le rendant enfin apte à remplir sa vocation. La purification consiste à faire disparaître à jamais ce qui a été comme une tache dans le peuple de Dieu, mais ne doit plus être. Mensonge, orgueil, injustice, iniquité doivent être bannis à jamais. Pour se faire, une seule voie est possible. Israël doit être dégraissé, affaibli, diminué, réduit presque à néant. Il doit être restreint à un reste pauvre, sans force qui, pour vivre et survivre, n’a qu’un seul recours : placer sa confiance en son Dieu.

Nous aimerions bien en tant que peuple de Dieu que l’œuvre de sanctification que Dieu opère dans notre vie ne soit pas douloureuse. Ce souhait s’avère impossible. Le mal qui habite en nous est si imbriqué à ce que nous sommes qu’il ne peut être extirpé sans souffrance. Ses racines sont si profondes que, tel le jardinier avec les chardons, Dieu est contraint d’aller au fond de notre cœur pour arracher la plante. Le jardinier le sait : ne travailler qu’à la surface ne résout rien. La source du mal est cachée. Elle doit être ôtée, sortie de la terre de laquelle elle se nourrit, mise à la lumière pour périr. Ce n’est que rendus faibles que nous sommes humbles et que notre relation avec Dieu devient ce qu’Il veut qu’elle soit. N’ayons pas peur de la sanctification. Demandons-là à Dieu, car, empêtrés comme nous le sommes dans nos péchés, nous sommes incapables de la produire. Le résultat en sera une grande pauvreté suivie d’une grande liberté ! Que Dieu soit magnifié pour l’œuvre de grâce qu’Il opère en nous ! Il ne veut qu’une chose : nous amener à ressembler à Jésus ! Mais le voulons-nous ?

V 14 à 20 : l’avenir heureux d’Israël

La colère de Dieu passée, Sion est invité à entrer dans la joie de son Dieu. Les paroles de Sophonie font ici écho au cantique du Bien-aimé : « Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens ! Car l’hiver est passé ; la pluie a cessé, elle s’en est allée. Dans le pays, les fleurs paraissent, le temps de chanter est arrivé : Cantique des cantiques 2,10 à 12. » Il y a aussi dans le temps de Dieu, un temps pour tout. Celui de la colère passé, vient celui de la consolation et de la joie. Israël n’a plus à rougir de son passé. Il n’a plus non plus à s’en affliger. L’œuvre de purification accomplie, une page nouvelle peut être tournée. Israël peut être rétabli. Semblable à celui du fils prodigue, son retour à Dieu fait toute la joie de Son cœur. « Amenez le veau engraissé et abattez-le, ordonne le père aux serviteurs. Mangeons, faisons la fête, car mon fils que voici était mort, et il a repris vie ; il était perdu et il a été retrouvé : Luc 15,23-24. » Alors que ton Dieu exulte de joie et d’allégresse pour toi, Israël, convient-il que tu restes dans le regret, la tristesse, l’abattement ?

Toute personne qui a vécu un traumatisme le dit : il faut du temps pour réaliser que ce qui l’a marqué s’efface. Alors que, constamment tout au long de son histoire, Israël a été piétiné par ses ennemis et l’objet de la disgrâce de Dieu, le peuple de Dieu a du mal à croire que son malheur est terminé. Un fait devrait pourtant l’en convaincre : c’est la présence en son sein, sur le trône de Jérusalem de son Roi : le Seigneur. A cause de Lui, Israël peut le croire : le temps du malheur est bien fini. Si certains de ses gens sont encore loin, ils ne le resteront pas. Ils seront ramenés. Il ne faut pas qu’un seul manque. Tout Israël doit entrer dans la joie de son Dieu. L’heure est venue pour Israël d’être pour le monde ce que Dieu a toujours voulu qu’il soit : un sujet de gloire, d’honneur et de louange à Son nom. Le plan de Dieu serait un échec si tel n’était le cas.


Pour nous qui sommes issus des nations, réjouissons-nous avec Sion ! Olivier sauvage, nous avons par Jésus-Christ été greffés sur son tronc : Romains11,17. Souvenons-nous que, si nous sommes comptés au nombre des élus, ce n’est pas nous qui portons la racine, mais elle qui nous porte : Romains 11,18. Apprenons également de l’appel de Sophonie adressé à Sion de se réjouir ! Nous ne devons pas nous affliger plus longtemps pour nos péchés que nécessaire. Le faire serait faire honte à la puissance restauratrice de la grâce de Dieu. L’important n’est pas notre dignité, mais l’abondance de la grâce dont nous sommes l’objet. C’est elle que nous devons, avec la joie de Dieu, célébrer ! Que la joie du salut soit aujourd’hui et demain la marque toujours présente du témoignage rendu à la grâce de Dieu ! C’est sa louange et sa gloire que Son peuple est appelé, par-dessus tout, à célébrer : Ephésiens 1,5.

samedi 24 août 2013

Sophonie 2

V 1 à 3 : appel aux humbles

Si Sophonie annonce avec vigueur l’imminence du jour du Seigneur, ce n’est pas uniquement à destination des impies qu’il le fait. Parce qu’il est au service de Dieu comme sentinelle, le prophète se doit de dire à ses contemporains ce que Dieu lui a transmis. Rien ne laisse cependant présager, dans le contenu des annonces qu’il fait, que celui-ci va porter du fruit et avoir un impact significatif auprès d’eux. L’histoire démontre d’ailleurs l’inverse. Bien que la repentance et les réformes entreprises par Josias aient permis un sursis, le jugement de Juda était scellé depuis Manassé.

Le message de Sophonie s’adresse à toute la nation, mais il vise surtout un groupe particulier de personnes en son sein : les humbles. Eux seuls, chez qui se trouvent encore une sensibilité pratique pour Dieu, sont en mesure de faire quelque chose d’utile pour leurs vies et leur avenir du message du prophète. L’annonce de l’imminence du jour de la colère du Seigneur ne doit pas être source de résignation ou de démobilisation, mais l’occasion qui leur est donné de se sanctifier encore davantage. Si pour les impies qui les entourent, l’extermination est inéluctable, elle ne l’est pas pour eux. Un reste subsistera dont ils peuvent faire partie : v 3.

Le même mot d’ordre que celui de Sophonie conclut le livre de l’Apocalypse à l’intention des justes : « Et il me dit : Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre. Car le temps est proche. Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore ; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore. Voici, je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon son œuvre : Apocalypse 22,10-11. » Les signes annonciateurs de la fin ont une double portée. Ils sont là pour dire à l’impie que son jugement est proche. L’exemple de Noé montre malheureusement que, bien que prévenu, celui-ci n’en tient aucun compte : 2 Pierre 2,5 ; Hébreux 11,6. Ces signes parlent aussi au juste. Plus efficaces qu’un sermon, ils sont une incitation pressante pour lui à se préparer, par la justice de ses actes, à être trouvé digne de son Dieu. Qu’au fur et à mesure que Tes pas se font entendre, notre vie se détache du péché de ce monde pour épouser la justice de Ton royaume, ô Dieu !

V 4 à 7 : extermination annoncée des philistins, à l’ouest

L’invitation lancée aux humbles du pays à chercher le Seigneur et la justice est d’autant plus d’actualité que l’extermination des peuples hostiles à Juda qui sont dans son entourage est arrêtée. Le pays des philistins à l’ouest, en premier, sera ravagé. Les villes du bord de la mer seront dévastées, privées d’habitants. Elles seront redonnées au reste de Juda qui y fera paître ses troupeaux. Ce retournement de situation inimaginable ne sera dû qu’à une seule cause : l’intervention souveraine de Dieu.

Alors qu’Israël vit aujourd’hui sous la menace permanente de voisins hostiles, il aurait tout à gagner à relire le livre de Sophonie. Le salut d’Israël ne tient qu’à une seule chose : la fidélité de Dieu. Il passe en même temps par un phénomène présent tout au long des âges : la sanctification du reste qui Lui est attaché. « Le reste qui subsiste, sauvé du jugement, devient le fondement d’un développement ultérieur… la marche avec Dieu du reste fidèle sauve l’avenir du monde. Ils sont les vrais porteurs de l’histoire en général et, dans l’Ecriture, les véhicules de la chronologie du monde : Erich Sauer. » C’est ce reste fidèle aujourd’hui encore qui est la courroie de transmission des différentes étapes du dessein de Dieu. C’est par elle que celui-ci s’accomplit dans une continuité sans rupture. Insignifiante aux yeux du monde, la présence des hommes fidèles à Dieu en son sein est de la plus haute importance pour Lui. Car ils sont « les agents de chaque nouveau commencement et témoigne de l’unité du plan salvateur de Dieu : Erich Sauer. » Que Dieu nous donne la conscience de la valeur élevée que nous avons à Ses yeux dans ce monde, une valeur plus importante que celle de ses dirigeants qui passeront et dont l’œuvre mourra avec eux !

V 8 à 11 : extermination de Moab et d’Ammon, à l’est

Après les philistins, c’est à Moab et Ammon, les deux peuples issus de l’union des filles de Lot avec leur père : Genèse 19,30 à 38, que Sophonie fait part des menaces de jugement de Dieu. Le jugement que Dieu prononce sur des peuples n’est jamais arbitraire. Il est toujours motivé par des faits précis qui ont provoqué Sa colère. Ici, c’est l’attitude de Moab et d’Ammon, cousins éloignés du peuple de Dieu, qui est en cause. Dieu, dit le prophète, a entendu les outrages et les injures dont ils se sont rendus coupables envers Israël au temps de leur détresse. L’acte de condamnation d’Ammon et de Moab n’est pas propre à Sophonie. On le retrouve dans plusieurs autres livres prophétiques traitant du même sujet : Esaïe 15 et 16 ; Jérémie 48,25-27 ; Ezéchiel 25,1 à 11.

Le jugement prononcé par Dieu contre les deux peuples n’est pas fortuit. Il répond à une logique qu’il vaut la peine de méditer. Moab et Ammon seront rendus, dit Sophonie, semblables à Sodome et Gomorrhe, les deux villes desquelles Lot, leur père, a été sauvé. La motivation des deux filles de Lot, en couchant avec lui, n’était pas d’ordre moral. Isolées dans leur grotte, après la destruction des deux villes et la mort de leur mère : Genèse 19,26, les deux filles du neveu d’Abraham n’avaient qu’un souci : perpétuer la descendance de leur père : Genèse 19,32. Comme il le fit pour Abraham et Agar, Dieu exauça leur souhait. Nous sommes ici au début des choses. Sophonie, inspiré de Dieu, révèle ce qui en sera la fin. Il confirme la parole de Jésus au sujet de ce que le jugement arrachera dans le monde : Toute plante, dira-t-Il, que mon Père n’a pas plantée sera déracinée : Matthieu 15,3. Moab et Ammon ont échappé au jugement de Sodome et Gomorrhe. Ils sont nés par des moyens charnels du salut de Lot. Ils ne subsisteront pas. Le souhait des deux filles de Lot ne se réalisera pas. Moab et Ammon seront à leur tour rendus semblables aux deux villes honnies.

Le jugement de Dieu n’est pas arbitraire. Il ne fait que rendre à chacun la moisson de ce qu’il est. Ce qui est né de la chair subit le jugement réservé à la chair : la mort. Seul ce qui vient de Dieu a le pouvoir de passer au travers du jugement de Dieu : cf 1 Corinthiens 3,12 à 15. Que chacun dès lors s’examine et sois sûr de la nature de ce qui l’identifie !

V 12 à 15 : extermination des peuples du nord et du sud

Sophonie termine le tour d’horizon des peuples qui subiront le jugement de Dieu en s’adressant de Sa part aux grandes puissances de l’époque au sud (les Koushites), et au nord du pays (les Assyriens). Pour elles aussi, comme pour les autres, pas de salut ! Ces grandes puissances ont beau se croire invincibles : elles finiront elles aussi en ruines.

Une place spéciale est donnée par le prophète à Ninive, la capitale assyrienne. On le sait : ce n’est pas la première fois que la grande ville entend parler du jugement imminent de Dieu sur elle. Au temps de Jonas, le prophète, elle a été avertie. Suite à sa repentance, Dieu lui a fait grâce. Ninive a survécu : Jonas 4,11. Mais la grande ville ne s’en est pas souvenue. Il suffira de quelques générations pour qu’elle retourne dans ses crimes et ses exactions. Pire ! La grâce dont elle a été l’objet l’a rendue arrogante. Epargnée une première fois, Ninive se croit désormais invincible. Mais le temps de la grâce et de la patience de Dieu est terminé. Nahum l’a annoncé, Sophonie le confirme : Ninive va affronter de plein fouet la colère de Dieu. La ville sera un lieu dévasté qui servira de gîte à des animaux sauvages de toute espèce. Sa destruction est arrêtée ! Elle sera si complète et di radicale qu’elle frappera l’esprit de quiconque passera près de ses ruines !


Que ce soit Ammon, Moab ou Ninive, ce n’est pas sans avoir connu le Seigneur que ses peuples seront jugés. Les uns étaient proches parents d’Israël, les autres ont été l’objet de la miséricorde de Dieu. La colère de Dieu est le résultat du mépris de Sa grâce. Ceux qui la subissent ne sont pas des victimes, ils sont inexcusables. La grâce dont nous sommes l’objet nous rend responsables de vivre à la hauteur du don reçu. Ne la prenons pas comme un cadeau bon marché ! Souvenons-nous qu’elle exprime la main tendue d’un Dieu qui ne désire pas la mort du méchant, mais sa conversion et son salut : Ezéchiel 18,23 ; 33,11.

samedi 17 août 2013

Sophonie 1

Le premier verset du livre nous situe le cadre et l’époque au cours desquels Sophonie délivra son message. Sur les douze tribus que comptaient Israël, dix sont déjà parties en exil. Seul subsiste le royaume de Juda, légué en piteux état à Josias par ses pères. Josias sera reconnu comme l’un des meilleurs rois parmi tous. Habité par le souci de réhabiliter le culte de l’Eternel, après que le livre de la loi ait été trouvé dans les ruines du temple, Josias entreprendra de grandes réformes : 2 Chroniques 34 et 35. Nous ne savons pas à quel moment du règne de Josias, Sophonie s’est adressée à son peuple. Malgré les réformes entreprises par le roi, le message de Sophonie n’a rien de rassurant pour Juda et Jérusalem. La cause en est que Sophonie a le regard de Dieu sur la situation. Même si Josias est entier dans sa volonté de rétablir en Juda le culte rendu à l’Eternel, c’est loin d’être le cas chez les autres responsables du peuple : prêtres, chefs ou prophètes… Juda est déjà engagé trop loin sur la pente qui la mène à la ruine pour être relevé. Les habitudes mauvaises sont trop ancrées. Sophonie annonce donc la venue du jour de Dieu qui, certes, frappera tous les peuples ennemis d’Israël, mais ne l’épargnera pas non plus. Le message du livre se termine cependant sur une note d’espoir. Israël ne sera pas, comme Ninive, complètement et pour toujours détruit. Un reste de pauvres et d’humbles subsiste au travers desquels l’Eternel va redonner un avenir à Israël. Le jour de l’Eternel sera un jour de jugement et de purification. Il sera suivi d’un jour de salut et de gloire pour Israël et pour tous les peuples. Tel est le contenu général du message de Sophonie !

V 1 à 6 : annonce du jour de la grande moisson

Que la terre et le monde le sache ! Les choses ne vont pas indéfiniment rester telles qu’elles sont. Vient le jour où la grande faucheuse de Dieu va parcourir la terre et détruire tout ce qui a vie : êtres humains, oiseaux du ciel, poissons de la mer, bêtes de toutes sortes … L’homme, dit l’Ecriture à plusieurs reprises, est comme l’herbe : 2 Rois 19,26 ; Psaumes 90,5 ; 92,7 ; 102,11 ; 103,15 ; Esaïe 40,6-7. Or l’herbe n’est pas appelée à vivre toujours. Vient le jour où elle est coupée et finit séchée pour être recueillie ou brûlée.

Sophonie n’est pas le seul auteur de la Bible à décrire Dieu sous les traits d’un paysan. A sa suite, Jean-Baptiste reprendra l’image. Le Christ qui vient, dira-t-il, a sa fourche à la main. Il est venu pour nettoyer son aire, recueillir son blé et brûler la paille : Matthieu 3,12. La moisson de Dieu est le temps où Il met définitivement un terme au mal et à toutes les pratiques qui en découlent : Sophonie 1,3. Le monde ne veut plus s’en souvenir : 2 Pierre 3,5-6. Mais ce que Dieu a fait une fois, par le déluge, Il peut le faire une seconde fois. Et Il le refera, affirme Sophonie !

Il est inévitable que le jugement qui va frapper le monde touche aussi le peuple de Dieu. Le peuple de Dieu est l’endroit par excellence où le mal, de manière permanente, devrait être jugé : cf 1 Corinthiens 5,11 à 13. Si donc Dieu juge le mal qui est pratiqué dans le monde, à fortiori doit-Il aussi le faire parmi le peuple de Dieu. Si le jugement qui frappe le monde a valeur de destruction, il a, parmi le peuple de Dieu, plutôt valeur de purification. Par le jugement, dit Sophonie, Dieu veut ôter de Juda ce qui reste de Baal, ses prêtres et ses adorateurs, l’idolâtrie qui se pratique dans le pays, ceux qui mélangent le culte rendu à Dieu à celui d’autres idoles païennes et, enfin, tous ceux qui vivent comme s’Il n’existait pas : v 5 et 6. Dieu veut faire de Son peuple un peuple qui vit à Sa gloire, qui Lui soit digne. Le jugement a donc valeur de sanctification.

Il se peut que, comme Israël et Juda, il y a longtemps que nous soyons à Dieu. Dieu nous a fait entrer dans Son alliance et nous sommes Son peuple. Bien des choses cependant dans nos vies ne sont pas à Sa gloire. Elles ne relèvent pas de la foi ou de l’attachement à Lui, mais sont comme des résidus de cultes idolâtres, des passions malsaines desquelles nous n’arrivons pas, même avec le temps, à nous détacher. Au lieu d’être un métal précieux et de haute qualité, il se trouve que notre foi est mélangée. A côté de l’or précieux, il y a d’autres matériaux qui n’ont rien à y faire. Puisque nous ne faisons pas ce qu’il faut pour qu’il en soit autrement, la seule solution qui reste à Dieu est de le faire pour nous. Le feu de l’épreuve et le châtiment de Dieu ont ce but : 1 Pierre 1,6-7 ; Hébreux 12,4 à 11. A travers eux, Dieu veut purifier notre foi en éliminant d’elle les scories. Il veut nous donner de participer à Sa sainteté. Acceptons dès maintenant la correction de Dieu ! Dieu nous donne maintenant d’y avoir part pour que, au jour du jugement et de sa colère, nous ne soyons pas condamnés avec le monde : 1 Corinthiens 11,32.

V 7 à 18 : le jour du Seigneur

La crainte de Dieu, dit le sage, est le commencement de la sagesse : Proverbes 9,10. C’est trop souvent parce qu’elle nous fait défaut que le péché, le compromis, l’indulgence envers ce que Dieu réprouve subsistent dans nos vies. Pour le prophète Sophonie, l’heure n’est plus pour Juda au temps de la persuasion. Le jour du Seigneur arrive, jour où Il fera rendre compte à chacun de sa conduite. Il en est, à l’approche de ce jour, comme à l’instant où l’on voit une catastrophe imminente fondre sur soi. Toute parole est inutile. Chacun est placé devant soi et la vérité de sa propre fin. C’est dans la conscience de cette réalité que nous devrions vivre à chaque instant. Si tel était le cas, nul doute que la crainte de Dieu nous préserverait de bien des compromis.

Habité par la conscience de l’imminence du jour du Seigneur, l’heure n’est plus pour Sophonie au dialogue ou aux pourparlers. Sophonie n’est pas un médiateur entre Dieu et ses frères. C’est un héraut ! Il est là pour délivrer un message et ordonne pour se faire le silence. De la part de Dieu, il annonce que tout est prêt : le sacrifice est préparé et les invités sont là. Les prophètes qui précédaient Sophonie n’étaient pas dans la même situation que lui. Il en était d’eux comme il en est pour les mariés six mois avant la date de leur union. Invitations, faire-part sont envoyés et chacun qui les reçoit doit se prononcer. Mais la veille ou le jour même du mariage, il est trop tard pour se décider. Où l’on fait partie de la fête ou on n’en fait pas. C’est avant qu’il fallait réfléchir.

Il y a dans l’histoire du monde beaucoup de jours terribles et dramatiques. Aucun d’eux cependant n’est comparable à ce que Sophonie appelle le jour du Seigneur. Le jour du Seigneur est un jour de sacrifice : v 7, le jour où tout ce que le regard saint de Dieu ne peut supporter ici-bas et parmi Son peuple sera détruit. C’est l’heure où Dieu demande compte à ceux qui L’ont connu d’abord de leur conduite violente et idolâtre : v 8 et 9. En ce jour, ce ne sera plus des chants de joie et des cris d’allégresse que l’on entendra, mais des hurlements de désespoir et de douleur : v 10 et 11. En ce jour, il sera inutile d’espérer échapper à Dieu. L’Eternel fouillera chaque coin et recoin de Jérusalem comme un voleur le fait avec sa lampe. Il fera sortir de leur apathie et de leur indolence tous ceux qui, insouciants, se sont laissés aller à eux-mêmes sur leur couche. En un instant, tout leur sera ôté. C’en sera fini du confort trompeur dans lequel ils vivaient. Leurs biens seront saccagés et leurs maisons et leurs vignes passeront à d’autres : v 12 et 13.

Habité par la vision du caractère effrayant et irrémédiable du jour du Seigneur, Sophonie n’a pas de mots suffisamment forts pour décrire ce que sera ce jour pour l’humanité. Si certains, lassés de voir l’iniquité s’épanouir autour d’eux, étaient tentés de souhaiter voir ce jour venir : cf Amos 5,18, Sophonie, avec tous ceux qui, comme lui, ont reçu la vision de ce qu’il sera, fait tout pour les en dissuader : Joël 1,15 ; 2,1.11.31 ; Amos 5,18 à 20. Le jour de l’Eternel sera le jour de la détresse totale pour tous les peuples. Nul homme, nul guerrier, nul stratège ne pourra y échapper. Le jour de l’Eternel sera pour tous les pécheurs le jour du face à face direct avec Sa colère. Ce sera le jour où toute la colère de Dieu, contenue depuis des siècles, se donnera libre cours. Ce sera, non seulement un jour de détresse et d’angoisse, mais un jour de ravage et de destruction totale sur la terre, un jour où les éléments eux-mêmes serviront Dieu dans l’exécution de ses châtiments, comme il en fut au jour de la mort de Son Fils, jour où la nuit vint en plein midi : Matthieu 27,45. En ce jour, les hommes du monde entier comprendront à quel point ce sur quoi ils ont construit leur sécurité, argent et or, était vain. De leur fortune, il ne restera rien. Tout sera réduit en cendres par le feu de la jalousie de Dieu !

Que Dieu, en ce jour, aie pitié de nous et nous donne de considérer les choses de nos vies à la lumière de Sa connaissance ! Tout le reste ne peut être que futile et vain !

mardi 13 août 2013

Nahum 3

Le dernier chapitre du livre de Nahum est entièrement consacré au malheur qui va frapper Ninive. Le prophète revient particulièrement sur les péchés qui en sont la cause. Ville antique d’importance, Ninive avait établi des relations politico-commerciales avec de nombreux royaumes. Le temps est venu pour le Seigneur de dévoiler ce qui se cachait derrière la politique d’alliance menée par la grande ville assyrienne. Les nations qui ont fait commerce avec elles vont comprendre qu’elles se sont fait avoir. Ninive n’est et n’a jamais été une partenaire fiable. Elle est comme une prostituée qui vend ses services aux plus offrants : v 4. Aujourd’hui liée à tel royaume, demain, par le jeu des circonstances et des faveurs, elle peut l’être à son ennemi. Ninive n’agit pas dans la lumière. Elle a recours à la puissance des ténèbres, multipliant sortilèges et pratiques occultes pour mieux tromper et séduire ses victimes.

Il se peut que, comme pour les contemporains de Ninive dans le passé, nous soyons séduits et fortement impressionnés par l’aura dont rayonne une grande puissance. Vient le moment où éclatent au grand jour les mensonges et les pratiques honteuses qui se trouvent derrière ce prestige. Cette grande puissance n’est pas un partenaire fiable. Autant, un jour, elle se montre amie avec l’un, établissant ici une alliance, autant, le lendemain, derrière le dos des premiers, fait-elle la même chose avec celui qui est son ennemi. Il y a loin entre ce qui est visible en façade et la réalité des choses. Vient le moment où le Seigneur écarte le voile, « fait remonter le bas de la robe de la prostituée jusqu’à son visage et la met à nu au vu et au su de tous : v 5. » L’alliée que l’on croyait sûre et fiable apparaît alors pour ce qu’elle est réellement : une prostituée qui achète des clients avec ses charmes. La description que Nahum fait de Ninive ne colle-t-elle pas à la réalité de ce que sont, aujourd’hui encore, les grandes puissances qui, parce qu’elles se pensent invincibles, se croient tout permis ? Le jugement commence pour elles au moment où le Seigneur révèle ce qui était caché jusque là !

Ninive aurait dû pourtant se méfier. Il n’était pas si loin que cela le temps où d’autres puissances, aussi fortes qu’elles, sont tombées : v 8 à 11. Rien n’aveugle plus que l’orgueil. Qui en est remplit se croit intouchable et se persuade que ce qui est arrivé aux autres ne peut lui arriver. Pourtant la réalité est là ! Les chars de guerre de l’ennemi sont bien dans la ville, des monceaux de cadavres jonchent les rues : v 1 à 4. Parce qu’elle s’est montrée traître et commerçante avec tous, Ninive périra seule, sans l’aide et le secours de personne. Quiconque ne voit dans les autres que des clients potentiels et une source de profit ne doit pas s’étonner de se retrouver seul au moment de la difficulté. C’est sans regret que la grande ville va tomber. Tous ceux qui assistent à sa chute sont unanimes : Ninive n’a que ce qu’elle mérite : v 19. Elle ne fait que récolter le mal que, partout, elle a semé !


Le temps vient aussi pour Dieu de juger les Ninive modernes, grandes puissances commerçantes, telles les USA, qui ne poursuivent sur toute la planète que leurs intérêts. Le Seigneur commence à dévoiler ce qui se trouve caché derrière leur apparente réussite. Ces Ninive-là ne sont pas plus fiables que la grande ville du passé : elles ne sont que des prostituées. Tout en leur sein n’est que mensonge, pratiques occultes et ténébreuses. Aussi fortes pensent-elles être, vient le jour où elles s’écrouleront sous les coups multipliés et conjoints de leurs adversaires. Consterné, le monde comprendra que le moment est venu pour Dieu de faire justice et de faire rendre compte à chacun de la fourberie de ses actes ! Sommes-nous prêts pour ce jour, le grand jour de la colère ?

lundi 12 août 2013

Nahum 2

Alors que les Assyriens sont à la porte de Jérusalem, le chapitre 2 débute en invitant le peuple de Juda à se réjouir : v 1. Ce que voient les yeux du peuple de Dieu lui dit que sa fin est venue. Mais les yeux de la foi ne considèrent pas ce que les yeux physiques aperçoivent. Objet d’une vision, Nahum voit la situation avec le regard de Dieu, Celui qui voit les choses en leur fin et non telles qu’elles se présentent sur le moment. Fort de ce point de vue, le prophète peut rassurer le peuple. Juda n’est pas appelé à disparaître maintenant. Alors que la guerre est à la porte, il peut proclamer la paix à ses habitants. Le peuple de Dieu a encore un futur. Il peut encore faire des vœux, faire des voeux pour l’avenir, se préparer pour célébrer les fêtes que le Seigneur a instituées pour qu’il se souvienne des hauts faits accomplis dans le passé.

Alors que les signes de la fin s’amoncellent, il y a danger pour le peuple de Dieu de n’interpréter le temps dans lequel il vit qu’à leur lumière. Il nous faut, certes, comprendre les signes des temps : Matthieu 16,3, mais nous devons en même temps nous garder de conclusions hâtives. Un sursis de jours nombreux peut encore nous être donné. La fin qui viendra peut encore être repoussée à plusieurs années. Notre temps n’est pas d’abord entre les mains des hommes forts de ce monde, conquérants d’un jour vite renversés, mais entre celles de Dieu qui, seul, décide du sort de Son peuple. Même si les temps sont mauvais, nous devons continuer à travailler, élaborer des projets et construire comme si nous n’étions l’objet d’aucune menace. Car Dieu seul décide si la menace que voient nos yeux sera mise à exécution et nous privera de notre liberté.

Ce que Dieu a fait une fois, Il peut le reproduire de nombreuses fois. La parole de Nahum à Juda est la réplique même de celle de Moïse à Israël, acculé à la Mer rouge et face aux Egyptiens : Exode 14,13. Les Egyptiens que leurs yeux voyaient, ils ne les verraient plus : de même pour Ezéchias et les Assyriens : 2 Rois 19,5 à 7. Que Dieu nous donne d’être réceptifs à Sa voix afin de juger des choses, non à la lumière de la façon avec laquelle elles se présentent, mais selon Son point de vue !

Alors qu’Ezéchias et tout Juda, repliés à Jérusalem, sont l’objet des menaces prétentieuses de Sanchérib, le roi d’Assyrie, Nahum, contre toute logique, invite le peuple à écouter le bruit des pas de celui qui leur apporte, de la part de Dieu, la bonne nouvelle de la paix. Toutes les oreilles du peuple de Dieu étaient en alerte dans l’attente d’une seule chose : l’écho assourdissant du bruit des pas de l’armée du roi assyrien venue pour le faire captif, comme il l’avait déjà fait pour tant d’autres avant eux ! Mais, connecté à Dieu, Nahum entend autre chose. Le bruit de pas qu’il perçoit n’est pas celui de l’armée assyrienne, mais de la troupe venue de Babylone pour attaquer Ninive, la capitale du royaume de Sanchérib : v 2. Mauvaise nouvelle pour lui, le bruit de ces pas est la bonne nouvelle que Dieu envoie aux retranchés de Juda. La bataille qui va se livrer aura deux effets : elle tournera à la honte et à la confusion des assyriens et elle fera la fierté du peuple de Dieu : v 3. Rien, en effet, ne grandit autant le peuple de Dieu aux yeux des autres que les délivrances magnifiques, surnaturelles et inespérées dont il  est l’objet de la part de son Dieu !

Alors que, logiquement, cela devait en être fait de Jérusalem et de Juda, c’est le contraire qui se produit. C’en est fait de Ninive : v 8. L’armée de son roi est incapable de résister à l’assaut de l’armée qui l’assiège. Les portes de la citadelle s’ouvrent, les chars ennemis envahissent les rues et les places, les hommes vaillants défaillent et le palais du roi s’écroule. Livrée aux mains de ses ennemis, Ninive est pillée, saccagée et ravagée. Le conquérant irrésistible d’hier est devenu la victime, la proie d’aujourd’hui.


A vue humaine, il peut sembler que l’histoire ne soit que le produit de forces qui s’affrontent. Il n’en est rien ! Tout répond à deux critères précis qui forment la seule grille de lecture au travers de laquelle l’histoire, pour être comprise, doit être interprétée. Derrière l’élévation ou l’abaissement de telle ou telle puissance se trouve toujours l’action puissante de la main de Dieu qui conduit toutes choses en vue de l’accomplissement de Son dessein. Au cœur de tous les événements mettant en jeu les nations se trouve Israël, le peuple de Dieu. Il en est des armées de ce monde comme il est dit des nuages : « C’est lui qui les fait tournoyer en tous sens, les dirigeant pour qu’ils exécutent tout ce qu’il leur ordonne dans le monde, sur la terre ; c’est comme un bâton dont il frappe sa terre ; ou c’est comme un signe de sa fidélité qu’il les fait apparaître : Job 37,12-13. » Ainsi, un temps, Dieu utilise l’Assyrie, comme la verge de Sa colère : Esaïe 10,5 à 11. Puis, en un autre, Son but atteint pour Jérusalem, Il utilise un autre peuple pour le châtier à son tour pour son orgueil : Esaïe 10,12. Grand et souverain est le Dieu d’Israël !