mardi 17 avril 2012

Nahum 1


1.       Introduction :

Le livre de Nahum rapporte la vision que celui-ci reçut sur Ninive. Il se situe environ un siècle et demi après celui de Jonas, envoyé par Dieu en son temps pour appeler la ville et ses habitants à la repentance : Jonas 1,1-2. Nahum n’annonce pas à Ninive un jour de grâce, mais de jugement.

2.      Un jugement dû à la nature de Dieu : v 1 à 8

Tout ce qui, dans ce monde, se produit par Dieu, salut comme jugement, a sa source dans Sa nature. Autant la bonté de Dieu est le refuge de ceux qui se confient en Lui : v 7, autant Sa jalousie est à craindre pour ceux qui sont Ses ennemis et ceux de Son peuple.

Dès l’introduction de son livre, c’est à la jalousie de Dieu que Nahum attribue la fureur par laquelle, dans un esprit de vengeance, l’Eternel va détruire Ninive. La jalousie de Dieu est l’expression de Son amour bafoué. Elle est citée dans la loi : Exode 20,5 ; 34,14 ; Deut 5,9 ; 6,15, comme une composante même du caractère de Dieu que Son peuple ferait bien de prendre compte dans son attitude envers Lui : Josué 24,19. Elle est aussi mentionnée dans le Nouveau Testament comme une réalité que les chrétiens devraient intégrer dans la conception qu’ils ont de l’amour de Dieu pour eux : 2 Cor 11,2 ; Jac 4,5.

L’Assyrie, dont Ninive était la capitale, a été du temps des rois la puissance dominante la plus crainte de Juda et d’Israël. Certes, Dieu l’a utilisé pour corriger Son peuple. Mais il ne l’a pas toujours entendu ainsi : Esaïe 10,5 à 11. Vient donc le temps, par un juste retour des choses, où le bâton que Dieu a utilisé pour frapper et châtier Son peuple sera à son tour frappé ! Ce jour sera le jour de la vengeance de Dieu. La Parole nous avertit : ce qui concerne ici Ninive s’appliquera un jour à tous ceux qui, comme elle, ont été l’objet de Son appel et de Sa patience, mais n’ont pas jugé bon de se repentir : Psaume 149,7 ; Esaïe 35,4 ; 63,4 ; Michée 5,15 ; Romains 12,19.

La vengeance d’un homme est une chose. Combien plus est à craindre celle de Dieu à cause de la puissance qui l’habite ! C’est ce que veut faire ressortir Nahum dans l’évocation des capacités que Dieu possède sur les éléments, capacités qu’Il a déjà démontrées dans l’histoire : v 3 à 5. La fureur d’un homme peut être maîtrisée ! Mais qui pourrait contenir et désarmer celle de Dieu ? Heureux qui fait de Lui aujourd’hui son refuge et sa forteresse !

3.      Le jugement : un double message :

v 9 : inutile de préparer quoi que ce soit contre le Seigneur ! Le jour du jugement est le jour où c’est Dieu qui détruit. Il détruit tous ceux qui portent en eux des projets destructeurs contre Lui ou Son peuple. Le jour où Dieu détruit, il n’y a plus à y revenir. Ce qui est détruit l’est pour toujours. Les ruines de Ninive et son abaissement en sont les témoins.

V 10 et 12 : aussi solidaires, attachés les uns aux autres et nombreux soient les ennemis de Dieu, ils seront incapables d’échapper au jugement de Dieu. Aucune coalition n’a le pouvoir d’échapper à Dieu et à Son jugement au jour de Sa colère. L’image employée par Nahum pour décrire les liens étroits qui lient les ennemis de Dieu les uns aux autres témoignent de ce qu’ils sont par nature : des buissons d’épines : Esaïe 27,4 ; Ezéchiel 2,6 ; Michée 7,4. (cf : origine des épines : Genèse 3,18).

V 11 : Ninive est identifiée comme la ville de laquelle sort l’impie, celui qui ne respire que mal contre le Seigneur et Son peuple. Allusion est faite ici à Sanchérib : 2 Rois 18,13 ; Esaïe 10,5 à 11. Est-ce une indication qui porte plus loin ?

V 13 : le jugement de Dieu sur Ninive et son chef sera synonyme de liberté pour Son peuple. Dieu brise le joug de nos oppresseurs pour que nous n’en portions qu’un seul : le Sien : Matthieu 11,28.

V 14 : le jugement ne porte pas que sur Sanchérib. Il se répercute sur sa descendance. Quand Dieu juge, il met fin de manière définitive au méchant. L’inclusion d’une descendance dans le verdict prononcé par Dieu concerne aussi bien la bénédiction que la malédiction : Genèse 17,7 ; Exode 20,5-6 ; Esaïe  53,10 ; 14,21.

Que mon cœur ne soit pas pour Toi un buisson d’épines prêt à être consumé par Ton feu, ô Dieu !