1.
Introduction :
Le livre de Nahum rapporte la vision que celui-ci reçut
sur Ninive. Il se situe environ un siècle et demi après celui de Jonas, envoyé
par Dieu en son temps pour appeler la ville et ses habitants à la repentance :
Jonas 1,1-2. Nahum n’annonce pas à Ninive un
jour de grâce, mais de jugement.
2.
Un jugement dû à la nature de Dieu : v 1 à 8
Tout ce qui, dans ce monde, se produit par Dieu, salut
comme jugement, a sa source dans Sa nature. Autant la bonté de Dieu est le
refuge de ceux qui se confient en Lui : v 7,
autant Sa jalousie est à craindre pour ceux qui sont Ses ennemis et ceux de Son
peuple.
Dès l’introduction de son livre, c’est à la jalousie de
Dieu que Nahum attribue la fureur par laquelle, dans un esprit de vengeance,
l’Eternel va détruire Ninive. La jalousie de Dieu est l’expression de Son amour
bafoué. Elle est citée dans la loi : Exode
20,5 ; 34,14 ; Deut 5,9 ; 6,15, comme une composante même
du caractère de Dieu que Son peuple ferait bien de prendre compte dans son
attitude envers Lui : Josué 24,19. Elle est
aussi mentionnée dans le Nouveau Testament comme une réalité que les chrétiens
devraient intégrer dans la conception qu’ils ont de l’amour de Dieu pour
eux : 2 Cor 11,2 ; Jac 4,5.
L’Assyrie, dont Ninive était la capitale, a été du temps
des rois la puissance dominante la plus crainte de Juda et d’Israël. Certes,
Dieu l’a utilisé pour corriger Son peuple. Mais il ne l’a pas toujours entendu
ainsi : Esaïe 10,5 à 11. Vient donc le
temps, par un juste retour des choses, où le bâton que Dieu a utilisé pour
frapper et châtier Son peuple sera à son tour frappé ! Ce jour sera le
jour de la vengeance de Dieu. La Parole nous avertit : ce qui concerne ici
Ninive s’appliquera un jour à tous ceux qui, comme elle, ont été l’objet de Son
appel et de Sa patience, mais n’ont pas jugé bon de se repentir : Psaume 149,7 ; Esaïe 35,4 ; 63,4 ; Michée
5,15 ; Romains 12,19.
La vengeance d’un homme est une chose. Combien plus est à
craindre celle de Dieu à cause de la puissance qui l’habite ! C’est ce que
veut faire ressortir Nahum dans l’évocation des capacités que Dieu possède sur
les éléments, capacités qu’Il a déjà démontrées dans l’histoire : v 3 à 5. La fureur d’un homme peut être
maîtrisée ! Mais qui pourrait contenir et désarmer celle de Dieu ? Heureux
qui fait de Lui aujourd’hui son refuge et sa forteresse !
3. Le jugement : un double
message :
v 9 : inutile de préparer quoi que ce soit contre le
Seigneur ! Le jour du jugement est le jour où c’est Dieu qui détruit. Il détruit
tous ceux qui portent en eux des projets destructeurs contre Lui ou Son peuple.
Le jour où Dieu détruit, il n’y a plus à y revenir. Ce qui est détruit l’est
pour toujours. Les ruines de Ninive et son abaissement en sont les témoins.
V 10 et 12 : aussi solidaires, attachés les uns aux autres
et nombreux soient les ennemis de Dieu, ils seront incapables d’échapper au
jugement de Dieu. Aucune coalition n’a le pouvoir d’échapper à Dieu et à Son
jugement au jour de Sa colère. L’image employée par Nahum pour décrire les
liens étroits qui lient les ennemis de Dieu les uns aux autres témoignent de ce
qu’ils sont par nature : des buissons d’épines : Esaïe 27,4 ; Ezéchiel 2,6 ; Michée 7,4. (cf :
origine des épines : Genèse 3,18).
V 11 : Ninive est identifiée comme la ville de
laquelle sort l’impie, celui qui ne respire que mal contre le Seigneur et Son
peuple. Allusion est faite ici à Sanchérib : 2
Rois 18,13 ; Esaïe 10,5 à 11. Est-ce une indication qui porte plus
loin ?
V 13 : le jugement de Dieu sur Ninive et son chef
sera synonyme de liberté pour Son peuple. Dieu brise le joug de nos oppresseurs
pour que nous n’en portions qu’un seul : le Sien : Matthieu 11,28.
V 14 : le jugement ne porte pas que sur Sanchérib. Il
se répercute sur sa descendance. Quand Dieu juge, il met fin de manière
définitive au méchant. L’inclusion d’une descendance dans le verdict prononcé
par Dieu concerne aussi bien la bénédiction que la malédiction : Genèse 17,7 ; Exode 20,5-6 ; Esaïe 53,10 ; 14,21.
Que mon cœur ne soit pas pour Toi un buisson d’épines prêt
à être consumé par Ton feu, ô Dieu !