lundi 12 août 2013

Nahum 2

Alors que les Assyriens sont à la porte de Jérusalem, le chapitre 2 débute en invitant le peuple de Juda à se réjouir : v 1. Ce que voient les yeux du peuple de Dieu lui dit que sa fin est venue. Mais les yeux de la foi ne considèrent pas ce que les yeux physiques aperçoivent. Objet d’une vision, Nahum voit la situation avec le regard de Dieu, Celui qui voit les choses en leur fin et non telles qu’elles se présentent sur le moment. Fort de ce point de vue, le prophète peut rassurer le peuple. Juda n’est pas appelé à disparaître maintenant. Alors que la guerre est à la porte, il peut proclamer la paix à ses habitants. Le peuple de Dieu a encore un futur. Il peut encore faire des vœux, faire des voeux pour l’avenir, se préparer pour célébrer les fêtes que le Seigneur a instituées pour qu’il se souvienne des hauts faits accomplis dans le passé.

Alors que les signes de la fin s’amoncellent, il y a danger pour le peuple de Dieu de n’interpréter le temps dans lequel il vit qu’à leur lumière. Il nous faut, certes, comprendre les signes des temps : Matthieu 16,3, mais nous devons en même temps nous garder de conclusions hâtives. Un sursis de jours nombreux peut encore nous être donné. La fin qui viendra peut encore être repoussée à plusieurs années. Notre temps n’est pas d’abord entre les mains des hommes forts de ce monde, conquérants d’un jour vite renversés, mais entre celles de Dieu qui, seul, décide du sort de Son peuple. Même si les temps sont mauvais, nous devons continuer à travailler, élaborer des projets et construire comme si nous n’étions l’objet d’aucune menace. Car Dieu seul décide si la menace que voient nos yeux sera mise à exécution et nous privera de notre liberté.

Ce que Dieu a fait une fois, Il peut le reproduire de nombreuses fois. La parole de Nahum à Juda est la réplique même de celle de Moïse à Israël, acculé à la Mer rouge et face aux Egyptiens : Exode 14,13. Les Egyptiens que leurs yeux voyaient, ils ne les verraient plus : de même pour Ezéchias et les Assyriens : 2 Rois 19,5 à 7. Que Dieu nous donne d’être réceptifs à Sa voix afin de juger des choses, non à la lumière de la façon avec laquelle elles se présentent, mais selon Son point de vue !

Alors qu’Ezéchias et tout Juda, repliés à Jérusalem, sont l’objet des menaces prétentieuses de Sanchérib, le roi d’Assyrie, Nahum, contre toute logique, invite le peuple à écouter le bruit des pas de celui qui leur apporte, de la part de Dieu, la bonne nouvelle de la paix. Toutes les oreilles du peuple de Dieu étaient en alerte dans l’attente d’une seule chose : l’écho assourdissant du bruit des pas de l’armée du roi assyrien venue pour le faire captif, comme il l’avait déjà fait pour tant d’autres avant eux ! Mais, connecté à Dieu, Nahum entend autre chose. Le bruit de pas qu’il perçoit n’est pas celui de l’armée assyrienne, mais de la troupe venue de Babylone pour attaquer Ninive, la capitale du royaume de Sanchérib : v 2. Mauvaise nouvelle pour lui, le bruit de ces pas est la bonne nouvelle que Dieu envoie aux retranchés de Juda. La bataille qui va se livrer aura deux effets : elle tournera à la honte et à la confusion des assyriens et elle fera la fierté du peuple de Dieu : v 3. Rien, en effet, ne grandit autant le peuple de Dieu aux yeux des autres que les délivrances magnifiques, surnaturelles et inespérées dont il  est l’objet de la part de son Dieu !

Alors que, logiquement, cela devait en être fait de Jérusalem et de Juda, c’est le contraire qui se produit. C’en est fait de Ninive : v 8. L’armée de son roi est incapable de résister à l’assaut de l’armée qui l’assiège. Les portes de la citadelle s’ouvrent, les chars ennemis envahissent les rues et les places, les hommes vaillants défaillent et le palais du roi s’écroule. Livrée aux mains de ses ennemis, Ninive est pillée, saccagée et ravagée. Le conquérant irrésistible d’hier est devenu la victime, la proie d’aujourd’hui.


A vue humaine, il peut sembler que l’histoire ne soit que le produit de forces qui s’affrontent. Il n’en est rien ! Tout répond à deux critères précis qui forment la seule grille de lecture au travers de laquelle l’histoire, pour être comprise, doit être interprétée. Derrière l’élévation ou l’abaissement de telle ou telle puissance se trouve toujours l’action puissante de la main de Dieu qui conduit toutes choses en vue de l’accomplissement de Son dessein. Au cœur de tous les événements mettant en jeu les nations se trouve Israël, le peuple de Dieu. Il en est des armées de ce monde comme il est dit des nuages : « C’est lui qui les fait tournoyer en tous sens, les dirigeant pour qu’ils exécutent tout ce qu’il leur ordonne dans le monde, sur la terre ; c’est comme un bâton dont il frappe sa terre ; ou c’est comme un signe de sa fidélité qu’il les fait apparaître : Job 37,12-13. » Ainsi, un temps, Dieu utilise l’Assyrie, comme la verge de Sa colère : Esaïe 10,5 à 11. Puis, en un autre, Son but atteint pour Jérusalem, Il utilise un autre peuple pour le châtier à son tour pour son orgueil : Esaïe 10,12. Grand et souverain est le Dieu d’Israël !

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