mercredi 16 juin 2010

Malachie 1,1 à 5

1ère section : v 1 à 5 : mise en question par le peuple de Dieu de la réalité de Son amour pour lui

Ouverture du dialogue :

Conscient du mécontentement qui se trouve dans les cœurs, c’est Dieu qui, le premier, prend la parole pour ouvrir le dialogue avec Son peuple. Dieu, par Son messager, va exprimer tout haut ce qui se dit en secret, ce que le peuple n’oserait peut-être pas directement dire à Dieu, mais qu’il ne se prive pas d’exprimer de bouche à oreille.

Application : Sommes-nous conscients, en tant qu’enfants de Dieu, que toutes nos plaintes, nos murmures, nos mécontentements, exprimés entre hommes, sont en fait des plaintes, murmures et mécontentements formulés contre Dieu et entendus par Lui : une mise en doute, quelque part, de Son amour ?

Le dialogue de Dieu avec Son peuple commence par une affirmation qui indique Sa position, la réalité qui est la Sienne à son égard : Je vous aime ou Je vous ai aimé, dit le Seigneur !

Pourquoi cette affirmation ? Parce que l’amour de Dieu est la seule explication du statut particulier que possède Israël en tant que peuple choisi : Deut 7,7-8. Quelle autre raison que celle de l’amour ferait qu’Israël puisse privilégier d’un statut différent des autres peuples ? L’oubli de cette raison première, qui est à la racine de l’identité d’Israël, explique à elle seule la cause de la rédaction du livre.

Application : d’où vient que dimanche après dimanche, il nous faille nous exhorter à aimer Dieu, Le servir, Lui rendre le culte qui Lui est dû ? Quelle est la cause de l’ordre premier de Dieu dans la loi de L’aimer de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa pensée : Mat 22,37 ? Pour quelle raison le Seigneur a-t-Il pris soin d’instaurer le mémorial de la Cène dans l’Eglise ? La raison est la même que celle qui est avancée dans ce livre : pour que nous n’oubliions jamais que toute notre identité d’enfants de Dieu repose sur le fait unique de Son amour pour nous : Rom 5,8 ; Ephés 2,4.

Traitement de la réponse donnée par le peuple de Dieu au fait de l’amour de Dieu : en quoi nous aimes-tu ?

Le peuple ayant perdu de vue les preuves évidentes de l’amour dont il a été l’objet de Sa part, Dieu va les lui rappeler. Le plaidoyer de Dieu ne repose pas sur de simples bons sentiments, mais sur une liste de faits irréfutables. Preuves et arguments :

1. L’amour de Dieu pour Israël se démontre par la différence de faveur dont Jacob a été l’objet de sa part dès sa naissance par rapport à son frère jumeau Esaü : v 2.

Rien pourtant à l’origine ne distinguait Jacob d’Esaü :

- tous deux étaient fils d’Abraham et d’Isaac, héritiers des promesses de Dieu faites à leur descendance : Genèse 17,1 à 8

- Bien que jumeaux, donc nés en même temps, Esaü était l’aîné de Jacob, donc l’héritier légitime des bénédictions du père. Pourtant, avant même que les enfants soient nés, Dieu annonce qu’Esaü sera soumis à Jacob : Genèse 25,19 à 26. Partant de ce fait, Paul l’utilisera pour définir le fondement sur lequel repose le principe de l’élection : la grâce seule et en aucun cas la valeur personnelle ou le mérite de celui qui en est l’objet : Rom 9,10 à 13.

Application : rappelons-nous que le même principe d’élection par grâce s’applique en ce qui concerne notre statut d’enfants de Dieu : Ephés 1,3. Celle-ci relève de la décision de Dieu seul, décision qui a son origine avant la fondation même du monde, en-dehors donc de toute valeur ou mérite personnels.

Pour autant, la faveur de Dieu relève-t-elle de l’arbitraire seul ? Que signifie le fait que Dieu a aimé Jacob et haï Esaü ? Trois réponses sont ici possibles :

1ère réponse : l’emploi des verbes aimer et haïr sont utilisés dans une optique de comparaison. On les retrouve, utilisés pour la même fin, dans la bouche de Jésus Lui-même lorsqu’Il parle à Ses disciples du degré d’allégeance qui doit être le leur à Son égard par rapport à leurs proches : Luc 14,26. L’amour que doivent porter les disciples à Christ doit être si différent et supérieur de celui qu’ils portent à ceux à qui ils sont liés par les liens du sang qu’ils sont aussi étrangers l’un à l’autre que le sont amour et haine.

Ici, Dieu dit à Israël que la faveur dont il a été l’objet par rapport à son frère jumeau, les Edomites, a la même grandeur que la distance qui sépare l’amour de la haine.

Application : sommes-nous bien conscients de ce que cela signifie pour nous d’être l’objet de l’amour de Dieu : Rom 8,31 à 39.

2ème réponse : l’emploi des verbes aimer et haïr souligne le fait qu’il n’existe aucune demi-mesure dans la position dans laquelle nous nous trouvons devant Dieu. Ou nous sommes l’objet de sa grâce, ou celui de Sa colère : Jean 3,36. Ou nous faisons partie de Son royaume ou nous appartenons aux ténèbres : Actes 26,18. Ou nous sommes au bénéfice de la justification apportée par Christ, ou nous sommes l’objet de la condamnation qui repose sur tous les fils d’Adam : Rom 5,16-17.

Le monde spirituel est un monde dualiste : amour – haine ; lumière – ténèbres ; mort – vie…

3ème réponse : Si l’élection de Jacob par Dieu au détriment d’Esaü s’est faite avant qu’ils n’aient fait ni bien ni mal, le développement des deux enfants démontrera le bien-fondé du choix préalable de Dieu :

- bien que fourbe, Jacob était désireux des bénédictions spirituelles réservées à l’aîné : Genèse 25,29 à 31

- Esaü, quant à lui, ne manifestera que mépris à l’égard de cet avantage naturel : Genèse 25,32 à 34 ; Hébr 12,16-17

Ce n’est pas l’élection qui crée la disposition, mais la disposition révèle le bien-fondé de l’élection !

2. L’amour de Dieu pour Israël se démontre par la différence de traitement que connaîtront les deux nations dans leur développement : v 3 à 5.

Tandis qu’Esaü est sévèrement châtié pour ses péchés, sans espoir de relèvement, l’avenir d’Israël est le lieu à partir duquel se révélera la gloire de Dieu pour toutes les nations. La prophétie a sans nul doute ici une double portée :

- elle concerne la venue du Christ, gloire d’Israël : Luc 2,29 à 32

- mais aussi Son futur règne glorieux : Esaïe 2,1 à 5

Les privilèges énormes dont a bénéficié Israël étaient ainsi la plus grande cause de tristesse que ressentait Paul, devenu apôtre des païens, en pensant à ses frères juifs qui refusait le salut apporté par Christ : Rom 9,1 à 5.

Application : sommes-nous conscients des privilèges énormes qui sont liés à notre statut d’élus : Rom 8,15 à 17. S’il y a bien une chose qui nous est interdite en tant qu’enfants de Dieu, c’est de douter de Son amour à notre égard !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire